Les déchets à ne surtout pas jeter dans les toilettes !
Que celui ou celle qui n'a jamais jeté autre chose que du papier dans ses toilettes lève la main ! Vous ne vous sentez pas concerné ? Attendez de voir si parmi notre liste, vous ne l’avez jamais fait !
Les stations d’épuration continuent de récupérer des objets qu’elles ne devraient pas traiter. Elles ne sont pas des centres de tri et rappelons-le, elles ne rejettent pas des eaux parfaitement propres, pire, elles rejettent même régulièrement des eaux non traitées. En effet, savez-vous que lors de fortes pluies, l’eau des stations d’épuration débordent, et jusqu'à 5% en moyenne des égouts finissent dans le milieu naturel ? Une étude a en effet montré que 200 villes françaises font déborder leur réseau plus d'une fois par mois !
Vous l’aurez compris, il est important de se rappeler que nos toilettes ne sont pas une poubelle. Voyons ensemble les objets qui sont les plus souvent jetés dans la cuvette des toilettes.
Les huiles et graisses alimentaires :
L’huile de friture est trop sale pour être réutilisée pour une nouvelle fournée de frites ? Pas de problème, on la déverse dans l’évier ou dans les toilettes et on recommence. Sacrilège, qu’avez-vous fait ! Les graisses usagées comme le gras de viande, le beurre ou encore l’huile de friture se solidifient à basse température. Une fois dans les canalisations et donc au contact des eaux usées, ces graisses peuvent s’agglomérer et former des blocs solides qui boucheront le réseau.
Les médicaments :
En 2008, la proportion de Français qui déclarait jeter les médicaments non utilisés dans le lavabo ou dans les toilettes était de 35% ! Depuis, des campagnes de sensibilisation ont a priori fait effet, mais aucune étude n’est encore sortie à ce sujet.
Rappelons que ce geste n’est malheureusement pas sans conséquence. En effet, tout comme les produits ménagers classiques, les médicaments contiennent des principes actifs trop agressifs qui ne sont pas totalement désintégrés par les stations dépurations et leurs systèmes d’assainissement. Ces actifs médicamenteux se déversent alors dans les rivières et nappes phréatiques et se retrouvent ingérés et absorbées en petites quantités par la faune et la flore.
Que faire des médicaments périmés ? Si vous savez que vous ne les utiliserez plus, rapportez-les en pharmacie, sans leurs emballages. Elles vous reprendront les sprays, flacons en verre, les tubes de pommade, les emballages en aluminium ou encore les aérosols.
Les pharmacies ne récupéreront toutefois que l’emballage qui est en contact direct avec le médicament, et ne prendront pas non plus certains produits achetés en pharmacie : les seringues, les produits vétérinaires, les thermomètres, les crèmes solaires, les cosmétiques, la parapharmacie, les prothèses, les lunettes ou encore les radiographies. Ces derniers devront être amenés à la déchetterie ou récupérés par les pharmacies.
Les protections hygiéniques :
Peut on jeter les protections hygiéniques dans les toilettes ? Non, aucune : ni les tampons, ni les serviettes hygiéniques, ni les protège-slips. Vous risquerez en plus de devoir appeler le plombier. Et une chose est certaine, il saura que ce sera votre faute !
Impossible que vous soyez passés à côté de cette information : les tampons et serviettes hygiéniques présentent pour la plupart des traces de pesticides, d’herbicides utilisés dans la culture du coton mais aussi d’autres substances toxiques et cancérogènes dû aux traitements effectués pour qu’ils soient parfaitement blancs par exemple. Inutile alors de vous expliquer que si vous les jetés directement dans la cuvette, vous jetez également des déchets toxiques qui ne seront pas complètement traités par les stations d’épuration.
Petit aparté : essayez les alternatives comme les protections hygiéniques lavables et réutilisables, plus écologiques et plus respectueuses de votre santé comme les culottes lavables, les cups et les serviettes réutilisables.
Les mégots de cigarettes :
Les mégots de cigarettes sont, de loin, les objets les plus retrouvés dans nos océans. Ils sont certes petits, mais ils ne vont pas pour autant dans les toilettes ! Après les mégots de cigarette, voici dans l’ordre, les objets que l’on retrouve le plus dans les eaux internationales : les bouteilles en plastique puis les sachets alimentaires, les bouchons en plastique suivis des sacs de supermarché, les pailles et agitateurs, les contenants de plats à emporter, les canettes et enfin les bouteilles en verre.
Ils ne sont pas biodégradables et ne décomposent pas dans l'eau. Au contraire, accumulés, ils s’agglomèreront entre eux et formeront un bouchon qui bouchera vos tuyaux.
Et l’on ne vous parle pas du fait qu’ils soient remplis de produits chimiques ! À son contact, un mégot contamine 500 litres d’eau ! Oui, oui, vous avez bien lu ! Lorsqu’il est au contact de l’eau, le mégot libère de nombreuses substances toxiques : plomb, cyanure, uranium et jusqu’à 250 autres substances !
Les autres petits déchets :
Le fil dentaire, les chewing-gums, les coton-tiges, les granulés de la litière les cheveux ou encore les préservatifs …
Ce n’est évidemment pas une question de taille, quoi que, au contraire ! Ces éléments sont si petits qu’ils traversent les systèmes de filtration des stations d’épuration, et ainsi se retrouvent dans la nature.
Afin d’éviter la pollution inutile de nos cours d’eau et les retrouver dans la nature ou ingurgités par les animaux, on ne le redira jamais assez : ne jetons QUE le papier toilettes dans les toilettes ! 😉
Sources :
- LES ECHOS (05.2014), « Quand les stations d'épuration débordent »
- INSTITUT FRANCAIS D'OPINION PUBLIQUE (IFOP) ET LES ENTREPRISES DU MEDICAMENT (LEEM) (02.2018), « Ma santé, le médicament et moi : le patient d’abord »
- INTERNATIONAL COASTAL CLEANUP (09.2020), « 2021 Report : We clean up »
- CLEAN WALK (08.2020), « VRAI ou FAUX : un mégot pollue 500 litres d'eau »